Académie nationale de médecine : Personnes âgées et déconfinement
À propos du déconfinement des personnes âgées, l’Académie de médecine a rappelé dans un communiqué des principes élémentaires d’humanisme (15 avril). Ses membres soulignent que « l’amalgame entre personnes âgées, personnes en situation de handicap et personnes affectées par des maladies chroniques, compréhensible pour un statisticien, peut être très mal vécu par les personnes humaines ainsi cataloguées ». Par ailleurs, ils estiment qu’il « existe une confusion latente entre la population globale des seniors et celle des EHPAD, composée de personnes affligées de divers degrés de dépendance et soumises à des contraintes spécifiques ». Cependant, la population des seniors n’est pas homogène : « des personnes âgées vivant à domicile sont aussi partiellement dépendantes d’aides médicales et matérielles. Mais il existe aussi toute une population de seniors en bonne santé, actifs ». Outre l’idée que déconfiner les seniors en dernier pour mieux les protéger, ce qui tend à en faire des citoyens de second rang, ils risquent de continuer de souffrir encore moralement pour une durée indéterminée à ce jour.
Reprenant la définition de l’OMS qui affirme que « vieillir en santé, c’est garder ses capacités pour continuer à faire ce qui est important pour chacun d’entre nous », l’Académie nationale de Médecine plébiscite « un risque contrôlé » qui permet de « respecter ce qu’il est convenu d’appeler le consentement du patient ». Elle formule pour cela trois recommandations :
1- Inciter la population générale à la solidarité intergénérationnelle en continuant à appliquer en tous lieux et en tous temps les règles d’hygiène et les mesures barrière, incluant le port d’un masque grand public, qui contribueront à créer pour les personnes fragiles un environnement favorable ou à moindre risque ;
2- Considérer toutes les personnes présentant une fragilité de quelque nature que ce soit (âge, handicap, maladies chroniques) comme des personnes responsables et utiles à la société, et ne leur proposer que des recommandations, à l’exclusion de toute réglementation contraignante et arbitraire ;
3- Respecter dans tous les cas la décision du patient, issue du colloque singulier qu’il entretient avec son médecin. »