Étudiants en médecine et le grand âge
Un collectif d’étudiants a publié en septembre un rapport rendant compte de leur travail pour une prise en charge optimale de la dépendance et un accompagnement sécurisé et coordonné.
Ils formulent 33 propositions pour une « approche décloisonnée du parcours de soin » et une approche « pluridisciplinaire » autour de :
- l’amélioration de la formation des professionnels de santé,
- les nouvelles méthodes de pédagogie,
- la recherche,
- la prévention,
- l’amélioration de la prise en charge à domicile (un enjeu pour les patients et les professionnels de santé),
- les nouveaux modes de collaborations interprofessionnelles,
- l’accompagnement dans le troisième âge,
- le soutien aux aidants.
Ces propositions leur paraissent d’autant plus utiles à réfléchir qu’en 2070, que la population de 75 ans et plus est estimée deux fois plus nombreuse. Notre système de santé, tel qu’il opère aujourd’hui, pourra-t-il prendre en charge la dépendance de façon optimale ?
CONCLUSION DU RAPPORT
- Les étudiants en formation de santé, soucieux de l’avenir de leurs professions, se veulent être des acteurs de prévention autant que des acteurs de soin. De ce fait, nos propositions ont pour objectif de valoriser l’exercice des professionnels de santé actuels et prochains ainsi que de développer de nouveaux modes de collaboration pluridisciplinaire, afin d’anticiper les besoins de demain. La confiance accrue qu’ont les patients pour leur médecin généraliste, n’empêche pas leur approbation pour le développement des pratiques avancées pour les autres professions médicales et paramédicales
- L’ensemble de ces propositions, ayant vocation à faciliter la transition démographique à venir, ne pourront pour autant se suffire à elles-mêmes. Elles constituent un socle qui doit être combiné avec des moyens supplémentaires.
- Des moyens financiers inédits doivent être proposés. Le rapport LIBAULT présentait une nécessaire augmentation des dépenses publiques de 35% de plus qu’en 2018 pour mettre en place les mesures évoquées. Ce chiffre témoigne de l’ampleur des efforts à réaliser pour pouvoir s’engager pleinement dans une réforme profonde. Comme le précisait le rapport El Khomri en 2019 : « Pour répondre au vieillissement démographique et améliorer les conditions de prise en charge de ces personnes, près de 93 000 postes supplémentaires devront être créés dans les 5 prochaines années (2020-2024) ». Un investissement majeur dans les moyens humains, indispensable à la santé est primordial. Celui-ci doit passer par une refonte de l’attractivité des métiers du grand âge. Il est donc urgent d’agir de façon globale, tant sur les ressources matérielles, qu’humaines, afin d’engager un plan d’action concret permettant une évolution favorable dans le domaine du grand âge et de la perte d’autonomie.
- Pour compléter, les étudiants en santé souhaitent que soient engagées de véritables réflexions concernant la perte d’autonomie liée au handicap. En effet, il est nécessaire d’envisager les mesures à venir de lutte contre la perte d’autonomie, non pas seulement au regard de l’avancée en âge mais aussi en lien avec les situations de handicap. Les fédérations d’étudiants en santé resteront donc alertes afin qu’un travail soit entrepris au plus vite sur ce sujet.
5ème branche « autonomie » : le principe est adopté par le Parlement
Grand âge et autonomie – Contribution citoyenne