Réflexion : Personnes âgées et Covid : « La mort relationnelle est-elle moins grave que la mort biologique ? »
Le site infirmiers.com relaie une tribune signée de plusieurs professionnels de la santé et bénévoles : « Qui suis-je pour subir un tel sort ? Sommes-nous des pestiférés ? ». En effet, « entre le 10 mars et le 10 mai 2020, aucune visite, aucune rencontre n’avaient été autorisées en Ehpad concernant les résidents ».
Les signataires :
- se demandent si le confinement est le seul moyen d’empêcher la mort qui fait partie de l’ordre de l’inévitable… et de s’interroger : « La mort relationnelle est-elle moins grave que la mort biologique ? »
- affirment que couper les liens alors que « l’humain est essentiellement un être né de la relation, vivant grâce aux liens qui le tissent et héritier des fruits des relations passées qui le nourrissent » est « non seulement indigne mais destructeur et inhumain ». « La pire des maltraitances est de croire qu’on est bienveillant » (Hannah Arendt).
- dénoncent que ces dérives « portent profondément atteinte à la mission des institutions d’hébergement où les personnes âgées sont accueillies pour être reconnues, choyées, et soignées et pas pour être infantilisées, contenues ni instrumentalisées ». « Quand la mort surviendra, qu’elle survienne chez une personne en paix comme le fruit d’une passation entre les générations. »
- lancent un appel : « Osons construire une politique où la foi en l’humain dépasse les craintes. Souhaitons que l’histoire ait un jour à nous juger, non pas sur les peurs et les soumissions qui nous auront guidés, mais surtout sur l’espace que nous aurons su réserver aux capacités à oser la relation et à entretenir la cohésion sociale ».