Document : Quelle éthique dans les établissements accueillant des citoyens âgés ?
Fabrice Gzil, philosophe et éthicien, a remis à Brigitte Bourguignon, ministre en charge de l’autonomie, un document-repère de 10 points d’attention à développer dans les établissements accueillant des citoyens âgés, pendant la pandémie et après. Son titre est : « Pendant la pandémie et après : quelle éthique dans les établissements accueillant des citoyens âgés ? ».
Réalisé notamment à partir des remontées du terrain, il est à lire en fonction des connaissances du début de l’année 2021.
Honorant l’engagement, la compétence et l’inventivité des professionnels, le document témoigne humblement du sens et des valeurs fondamentales du soin et de l’accompagnement. Son but est bien de soutenir et d’accompagner cette réalité d’inconfort éthique et non de donner des leçons, les situations et les spécificités étant différentes d’un établissement à un autre.
10 chapitres, dix points, construits de la même manière :
* De quoi parle-ton ?
* Pourquoi est-ce difficile ?
* Enjeux éthique
* Que faut-il essayer d’éviter ?
* Comment faire concrètement ? (propositions faites pour inspirer ou faire réfléchir)
* Et demain ?
Les 10 points
- Lutter contre le virus sans renoncer à accompagner de manière globale et personnalisée ;
- Favoriser autant que possible l’information, l’expression et le libre choix des résidents ;
- Préserver les liens et la confiance avec les familles ;
- Réduire au maximum les contraintes et les restrictions de liberté ;
- Prendre en compte les spécificités des personnes ayant des troubles neurocognitifs ;
- Accompagner les mourants, honorer les défunts, prendre soin des endeuillés ;
- Soutenir les collègues, prendre soin des équipes ;
- Privilégier les décisions fondées sur des savoirs, collégiales et associant les usagers ;
- Assumer ses responsabilités dans un contexte anxiogène et incertain ;
- réserver un espace pour la pensée et inscrire le questionnement éthique dans la durée.
La conclusion porte sur 3 points :
* La crise sanitaire justifie une vigilance éthique particulière, mais non pas une éthique d’exception.
* Passer de la « prise en charge de la dépendance » à la promotion de l’autonomie, allant de l’indépendance fonctionnelle à l’exercice de la citoyenneté.
* Le « rôle crucial » des familles, des bénévoles et de intervenants extérieurs.
La mission de Fabrice Gzil s’accompagne d’un second volet : expliciter et détailler l’ensemble des valeurs qui sous-tendent l’engagement des professionnels du grand âge et de l’autonomie.
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