Fin de vie : l’avis n°139 du Conseil consultatif national d’éthique
L’Espace Bioéthique Aquitain (EBA) a proposé le 10 octobre une soirée de lecture de l’Avis n° 139 du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE). Le titre de cet Avis est : « Questions éthiques relatives aux situations de fin de vie : autonomie et solidarité ». Il tient compte du contexte sociétal, sanitaire et politique actuel où la fin de vie n’est plus perçue comme essentielle à l’expérience humaine.
Cet Avis comprend deux parties : la première : Un Avis majoritaire et une seconde : Un Avis avec une opinion différente, intitulée : « Réserves » (8 personnes).
Il est à noter que le mot « dignité » ne figure pas dans le titre car pour le comité, toute personne est anthropologiquement digne. Sa réflexion porte sur la conciliation entre le devoir de solidarité et le respect de l’autonomie. Il propose deux séries de recommandations : pour les soins palliatifs, renforcer les mesures de santé publique et des repères éthiques en cas d’évolution de la législation.
Nous nous trouvons en face de deux types de fraternité : l’aide active à mourir et l’aide à vivre jusqu’au bout.
Comment respecter la liberté individuelle sans abandonner l’éthique ? Que représente le désir d’autonomie ?
L’angoisse de la mort ne sera jamais résolue par la médecine seule et des lois.
Deux enjeux :
– Renforcer le dispositif législatif existant,
– Considérer les souffrances non soulagées aujourd’hui.
Ils posent la question de la qualité du dialogue et de savoir (déterminer) jusqu’où il peut aller.
20 recommandations : les 14 premières concernent les soins palliatifs et les 6 dernières sont des repères éthiques en cas de dépénalisation de l’aide active à mourir.
La première pour les soins palliatifs est : « Imposer les soins palliatifs parmi les priorités des politiques de santé publique ».
La première pour les repères est : « Si le législateur décide de légiférer sur l’aide active à mourir, la possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide devrait être ouverte aux personnes majeures atteintes de maladies graves et incurables, provoquant des souffrances physiques ou psychiques réfractaires, dont le pronostic vital est engagé à moyen terme ». Ce n’est donc pas une aide à mourir pour tous.
Le CCNE préfère le débat public au referendum du fait de la complexité du sujet à présenter au vote.
Des questions :
– Qui est le plus compétent pour entendre la demande ? Pour décider ?
– Procédures collégiales : avec qui ?
– Deuils : soignants ? Familles ? Autres ? Quel accompagnement ?
– Si j’ai des droits, qui permet qu’ils se réalisent ?
Le mot de la fin : « Quand la loi est votée, l’éthique continue ». Se taire, écouter, se parler : je ne sais pas à priori ce qui est bon pour l’autre.
Les interventions de la soirée seront prochainement sur le site.