Prendre soin des personnes âgées
L’Académie pontificale pour la vie et le dicastère pour le développement humain intégral ont présenté, le mardi 9 février, un document sur « La vieillesse : notre avenir – La condition des personnes âgées après la pandémie ». Ils veulent « tirer les leçons » de la « tragédie causée par la pandémie de Covid-19 ». Ils s’inquiètent du « manque d’attention et de sensibilité à l’égard des plus faibles ».
Lors de la première vague de la pandémie, le constat est qu’une part importante des décès dus au Covid-19 se sont produits dans des institutions pour personnes âgées, des lieux qui étaient censés protéger la ‘partie la plus fragile de la société’ et où, au contraire, la mort a frappé de manière disproportionnée plus que dans le foyer et l’environnement familial ». Pour Mgr Paglia, président de l’Académie Pontificale pour la vie, la pandémie « a mis en lumière cette incapacité de la société contemporaine à prendre soin de manière adéquate de ses personnes âgée ».
Par ce document de 12 pages, le Saint-Siège veut participer activement à la construction du « monde d’après » le Covid, la pandémie ayant « fait émerger une double conscience : d’une part, l’interdépendance entre tous et d’autre part, la présence de fortes inégalités ».
Il souligne que les personnes âgées ne peuvent en aucun cas être réduites à un critère de productivité.
Il indique que :
- « La faiblesse des personnes âgées est aussi provocatrice : elle invite les plus jeunes à accepter la dépendance vis-à-vis des autres comme une façon d’affronter la vie. Seule une culture juvénile fait en sorte que le terme “âgé” soit interprété comme méprisant. »
- « La mise en institutionnalisation des personnes âgées, surtout de celles qui sont les plus vulnérables et les plus seules, proposée comme la seule solution possible » revient à « un manque d’attention et de sensibilité à l’égard des plus faibles ». S’il n’existe pas d’autres solutions, reconnait le document, en raison des changements de mode de vie, et en particulier de l’évolution des conditions de logements, les « maisons de repos » doivent alors être structurées « comme une habitation » et non « comme un hôpital ».
Il estime que « si certaines personnes âgées choisissent elles-mêmes, en toute autonomie, de déménager dans des maisons de retraite pour trouver de la compagnie, une fois qu’elles sont restées seules, d’autres le font parce que la culture dominante les pousse à sentir qu’elles sont un fardeau et une gêne pour leurs enfants ou leurs familles ».
Le document indique également qu’en 2050, deux milliards de personnes seront âgée de plus de 60 ans dans le monde. Il faut donc trouver « un nouveau modèle », qui « implique une intervention articulée à différents niveaux, qui réalise un continuum de soins entre son propre domicile et certains services externes, sans césures traumatiques, non adaptés à la fragilité du vieillissement ». « Les maisons de retraite devraient se requalifier dans un continuum socio-sanitaire, c’est-à-dire offrir certains de leurs services directement au domicile des personnes âgées ». Cela engage à la création d’un réseau de solidarité qui s’ouvre au-delà « des liens su sang ».
Ce document est un appel à l’ensemble de la société civile pour favoriser l’inclusion des personnes âgées dans nos sociétés de demain : « un changement culturel à mettre en œuvre ».
Le pape François a décidé de la tenue d’une première Journée mondiale des grands-parents, le 25 juillet prochain.
- Une leçon à apprendre
- Le Covid-19 et les personnes âgées
- La bénédiction d’une longue vie
- Un nouveau modèle de soins et d’aide pour les personnes âgées les plus fragiles
- Requalifier la maison de retraite dans un « continuum » socio-sanitaire
- Les personnes âgées et la force de la fragilité
1- La vieillesse, un temps pour offrir ce qu’on a découvert de la vie (Mgr Duffé)
2- Académie pour la vie : repenser la protection sociale des personnes âgées (Mgr Paglia) présente le message sur la vieillesse
3- Une réflexion sur le pays le plus âgé au monde (Japon – Intervention d’Etsuo Akiba)