Retour sur la journée de formation : « La mort en question »
Le service des Formations diocésaines a proposé le samedi 10 octobre, à Buglose, en partenariat avec le service diocésain de Pastorale liturgique et sacramentelle (SDPLS) et le service diocésain de la Pastorale de la santé, une journée de formation et de réflexion sur le thème de « La mort en question », dans le cadre de la crise sanitaire du covid-19 qui continue et force à regarder la mort… en face.
La mort, même si elle fait partie de la vie comme l’on dit » reste toujours un événement singulier de la vie humaine, plus ou moins facile à apprivoiser et à accepter selon ses ressources, son histoire personnelle mais également le contexte sociétal dans lequel on vit, qui est plus ou moins porteur.
Pour aider à relire ce qui a été vécu et continuer à avancer « en eau profonde », la journée proposa quatre éclairages :
- biblique et liturgique : « Après la mort, la Vie ! »
- historique : « La mort à travers l’Histoire »
- philosophique : « La vie après la mort, un regard philosophique »
- anthropologique : « Accompagner un mourant : quel sens pour l’homme ? quel sens aujourd’hui ? »
Ces quatre temps ont été introduits par un temps de témoignages et conclut par un temps de prière mémorielle pour toutes les personnes décédées du covid-19.
Il a été également proposé une lecture méditée de la Parole de Dieu (la mort de la fille de Jaïre – Marc 5, 21-24.35-43)
Mot d’accueil : Marguerite Didia (Responsable diocésaine de la Pastorale de la santé
Mot d’accueil : Mgr Nicolas Souchu
TÉMOIGNAGES : quelques expressions…
- Période qui a mis en valeur le besoin de vivre ensemble et non les uns à côté des autres.
- La vie a repris très vite ses habitudes, même si ce qui a été vécu reste dans le cœur des personnes.
- Se toucher, se voir par vidéo, ce n’est pas la même chose, on a un besoin de contact physique.
- Enterrer les morts, c’est réparer les vivants.
- Des personnes, qui paraissaient fortes, ont craqué.
- L’importance de rencontrer les familles, de connaître la personne (co-naître).
Les interventions peuvent être écoutées sur la webradio Parole Adour.
1- Regard biblique et liturgique : « Après la mort, la Vie ! » (P. François Marchal)
♦ biblique
« Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu ; et nous faisons figure de faux témoins de Dieu, pour avoir affirmé, en témoignant au sujet de Dieu, qu’il a ressuscité le Christ, alors qu’il ne l’a pas ressuscité si vraiment les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés ; et donc, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. » (1 Co 15, 12-20)
♦ liturgique : 6ème préface des dimanches : « Dans cette existence de chaque jour que nous recevons de ta grâce, la vie éternelle est déjà commencée… »
⇒ Ouvrage : Adrien Candiard, À Philémon, Éditions Cerf
Chant : In paradisium
2- Regard historique : « La mort à travers l’Histoire » (Nathalie Journé)
Si la mort était apprivoisée au milieu du Xe siècle, fascinait au XVIe siècle (momification, dissection), elle est rejetée au milieu du XVIIIe siècle (cimetière à l’extérieur des villes), voit ses rites s’amenuiser au XXe siècle (vêtement disant le deuil moins porté, moins de condoléances, changement de vocabulaire, enfants « protégés »…) au point de devenir un tabou.
3- Regard philosophique : « La vie après la mort, un regard philosophique » (Marie-Thérèse Hourcastagné)
L’intervention est centrée sur le visage. Elle est éclairée notamment par la pensée du philosophe Emmanuel Lévinas.
Ne pas voir autrui, c’est le réduire (à un contexte, …), lui coller une étiquette… Autrui n’est pas un personnage : c’est un être singulier.
« Ô Mort, où est ta victoire ? » (1 Co 15, 55).
4- anthropologique : « Accompagner un mourant : quel sens pour l’homme ? quel sens aujourd’hui ? » (Fr Benoît, osb – Maylis)
- Vivre chrétiennement sa mort, c’est la vivre comme une rencontre, dans une rencontre.
- « Je veux voir Dieu et pour le voir il faut mourir » (sainte Thérèse d’Avila).
- « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie » (sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus). Également : « Un amour m’attend ».
- Jésus a pensé à l’accompagnement des malades, des mourants (sacrement de l’onction des malades).
- Dieu a transfiguré la mort.
⇒ Ouvrage : Jean-Michel Garrigues, À l’heure de notre mort – Accueillir la vie éternelle, Éditions de l’Emmanuel
Table ronde
Temps de prière mémorielle (basilique de Buglose)